L'occitane by Pierre Magnan

L'occitane by Pierre Magnan

Auteur:Pierre Magnan [Magnan, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Récit
ISBN: 9782207252291
Publié: 2001-05-31T22:00:00+00:00


Le sage indigné les harangue

le sot plaint ces fous hasardeux,

les enfants leur tirent la langue

et les filles se moquent d’eux 3.

Ce banquier vient-il pour rappeler quelque traînante traite ou bien pour placer quelque emprunt ? On ne sait. Toujours est-il qu’il s’empare d’Olivier à bras-le-corps comme d’un élève récalcitrant. Olivier emploie un terme énergique pour qualifier l’obstination de cet homme qui s’appelait Cassemarec à lui enseigner le b.a.-ba du trafic commercial. Il lui apprend comment ça se gouverne une affaire qui doit marcher. Et comment il est très facile que ça s’arrête de marcher.

Il l’exhorte à être rigoureux dans la tenue des comptes et notamment en ce qui concerne les encaissements. Il lui révèle la bible des échelons intermédiaires du commerce qui tient en une seule phrase : « Encaisser séance tenante et retarder jusqu’à l’extrême limite du possible, par tous les expédients qu’il se pourra trouver, le moment de payer. »

— Vous comprenez, lui disait-il, vous avez un produit qui se vend, qui est demandé ! Par conséquent vous avez les coudées franches pour négocier au mieux avec les commerçants, ne pas accepter toutes leurs conditions !

« Il m’éduquait, dit Olivier. Il m’apprenait à faire un prix de revient. J’avais des clients, des gros, presque des supermarchés en droguerie, à Aix, à Saint-Raphaël. Ils avaient des traites, elles revenaient avec le petit papillon rose “pas d’avis”, ce qui voulait dire que le client ne s’était pas préoccupé de les honorer. Alors Cassemarec s’est emparé du téléphone et il les a appelés à tour de rôle et il leur a dit sa qualité et qu’il fallait que les échéances se fassent. Il avait le vocabulaire pour… Parce que, tu comprends à l’époque, il y avait Jeannot à payer, il y avait Jackie à payer et nous, avec Marie-Paule, il fallait qu’on vive ! Mais il y avait aussi l’URSSAF, la CIRCO, les ASSEDIC, la TVA… Je n’avais pas d’argent à l’époque, alors j’ai voulu payer ma TVA avec les traites de mes clients, je voulais prouver ma bonne foi, leur dire que je n’avais pas de cash mais que j’avais des clients qui allaient payer. Bien sûr ils ont refusé. Alors j’ai écrit à Raymond Barre, il était lui, alors, le premier ministre, en lui expliquant ma situation. Ô surprise ! Il avait donné des instructions à Manosque pour qu’on m’accorde un délai de paiement. C’était exceptionnel mais ça a eu pour conséquence que ces services-là ont commencé à me considérer un peu mieux. Je n’ai jamais essayé de biaiser, j’ai toujours pris les problèmes de front. J’expliquais mon cas à l’URSSAF qui majorait de 10 % d’abord, mais après que je leur ai écrit, ils m’enlevaient les 10 %. J’étais majoré d’office mais ils pouvaient revenir en arrière. Il y a des commissions. Ils font leur enquête… Et puis j’étais aidé par ce banquier. C’est lui qui m’a appris à faire un bilan. Il me donnait des cours, il me coinçait dans son bureau à Manosque. Il y avait des clients qui attendaient.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.